32 °C dans le sud de l’Alaska, record historique
C’est un record historique inquiétant. La température a dépassé jeudi 32 °C à Anchorage, plus grande ville de l’Etat américain de l’Alaska, ont annoncé les services météorologiques. « A 17 heures, l’aéroport international d’Anchorage a officiellement atteint 90 degrés (Fahrenheit, soit environ 32,2 °C) pour la première fois » depuis que des relevés y sont effectués, a tweeté l’agence du National Weather Service (NWS) pour la ville.
Le précédent record avait été établi le 14 juin 1969, à 85 degrés Fahrenheit, soit 29,4 °C. Selon les météorologues, la température maximale moyenne pour un 4 juillet à Anchorage est de 18,3 °C. Plusieurs autres records historiques ont été battus dans différents sites d’observation répartis dans le sud de l’Alaska qui subit une « vague de chaleur » pour certains experts, a souligné le NWS vendredi matin. C’est notamment le cas à Kenai, où il a fait 31,6 °C (contre 30,5 °C en juin 1903 et juin 1953) et à King Salmon (31,6 °C également).
La ville de Fairbanks, pourtant située à près de 500 km plus au nord d’Anchorage, a ainsi connu une température de 37,2 °C (99 Farenheit), le 28 juillet 1919. Et, plus récemment, le 5 août 1994, le mercure y a frisé les 34 °C, selon les archives du NWS.
Selon les scientifiques, l’Alaska subit un réchauffement deux fois plus rapide que la moyenne du globe. De « 1901 à 2016, les températures moyennes aux Etats-Unis ont augmenté d’un degré Celsius, tandis qu’en Alaska elles ont gagné 2,6 degrés », relevait ainsi en avril Rick Thoman, expert du Centre d’évaluation et de politique du climat de l’Alaska.
Des modes de vie perturbés
L’impact est dévastateur pour les communautés côtières d’Alaska, principalement composées d’autochtones, dont les villages sont inexorablement rongés par l’érosion, les contraignant à déplacer cimetière ou école.
Le permafrost, couche de sol en théorie gelé tout au long de l’année, qui représente jusqu’à 85 % de la surface de l’Alaska, est en train de fondre inexorablement. Cela fragilise les bâtiments, bouleverse l’habitat de nombreuses espèces animales et même le ramassage saisonnier des baies poussant sur la toundra.
Le réchauffement perturbe ainsi beaucoup le mode de vie traditionnel de ces communautés isolées, qui dépendent de la chasse et de la pêche pour une partie de leur subsistance. Les cours d’eau gelés qui servent ordinairement de routes en hiver et au printemps, reliant entre eux les villages et permettant la circulation des marchandises, connaissent désormais une débâcle précoce, avec une recrudescence d’accidents mortels.
(Source: LeMonde.fr)